
Ce qui devait être une journée d’audition judiciaire s’est transformé en scène de chaos ce vendredi à Kinshasa, lors de la deuxième comparution du ministre de la Justice, Constant Mutamba, à la Cour de cassation. Alors que militants et curieux se massaient devant la cour de cassation, la tension est montée d’un cran, jusqu’à atteindre un point de rupture… au détriment des professionnels des médias.

Parmi les victimes collatérales de cette journée houleuse figure Jonathan Bafumvwa Suana, journaliste et responsable du groupe de presse Changement7.net, qui a perdu son tout nouveau téléphone Samsung S21, véritable outil de travail. « C’est une perte lourde pour un journaliste de terrain », a confié un confrère présent sur les lieux, encore choqué par la brutalité des événements.
Micros arrachés, caméras endommagées, matériel de reportage détruit : les agents de l’ordre ont semé la panique en usant de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Une manœuvre jugée inappropriée et irresponsable, selon plusieurs témoins, d’autant qu’aucune distinction n’a été faite entre militants surexcités et journalistes en plein exercice de leur métier.
« La police a choisi la répression aveugle au lieu d’assurer la sécurité », s’insurge Jonathan Suana, le journaliste indépendant présent sur place. Face à cette situation, les professionnels des médias, solidaires, dénoncent avec fermeté cette atteinte à la liberté de la presse et appellent les autorités à ouvrir une enquête pour identifier et sanctionner les auteurs de cette dérive.
Ce nouvel épisode soulève une fois de plus la question de la protection des journalistes en contexte de tension politique en RDC. Une question brûlante qui, tant qu’elle restera sans réponse, continuera d’alimenter la colère et l’inquiétude dans les rangs de la presse congolaise.
Changement7.Net