LETTRE OUVERTE N°001/Alerte.rdc/L0/024
AU GOUVERNEUR ET AU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE DU MAÏ-NDOMBE
La Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour, consacre, dans ses articles 12 et 14, les principes d’égalité des droits, de chance et de sexe.
Une norme organisationnelle obligeant l’Etat à veiller sur la mise en œuvre de la parité entre l’homme et la femme.
La Loi n°15/013 du 1° août 2015, fixe quant à elle, les modalités d’application des droits de la femme et de la parité; tandis que, l’exposé des motifs de cette Loi en circonscrit clairement le cadre.
À ceci, s’ajoutent plusieurs autres instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux ratifiés par la République Démocratique du Congo, qui proclament l’égalité des droits entre l’homme et la femme, et constituent autant d’engagements pour la RDC, à prendre des mesures administratives conséquentes pour la jouissance de ces droits par la femme.
Eu égard à la sensibilité du Maï-Ndombe, une province dans le voisinage direct de la ville-province de Kinshasa le siège des Institutions de la République, et, en proie à des exactions de tous genres ces dernières années.
ALERTE-RDC en a mis un point d’honneur parmi les provinces où elle a marqué de sa présence dans sa mission de surveillance électorale, et a exprimé en son temps ses préoccupations liées notamment
au manque criant de crédibilité ayant en l’occurrence, marqué l’élection du
Gouverneur de cette province.
(Cfr. Communiqué de presse intitulé : Alerte aux menaces latentes de troubles dans le Mai-Ndombe à cause de la corruption électorale, du 28 Mai 2024, et le Rapport succinct de surveillance citovenne de l’élection du gouverneur et vice-gouverneur de
la province du Mai-Ndombe, du 10 Juin 2024)
Comme plusieurs autres observateurs avertis, ALERTE-RDC a constaté avec stupéfaction, et s’insurge qu’au mépris des dispositions légales ci-haut épinglées et du bon sens, le gouvernement provincial du Maï-Ndombe récemment mis en place par l’actuel Gouverneur de province, ne compte aucune Femme dans ses rangs.
Ainsi, ALERTE-RDC appelle, respectueusement, Monsieur NKOSO KEVANI Lebon, Gouverneur du Maï-Ndombe, à qui nous présentons nos vivesfélicitations pour son élévation, àcorrigercetétatdechosesquin’honoreguèrenotreprovince qui pourtant, vient de connaitre une Gouverneure à sa tête ; pas plus qu’il n’honore le pays entier dont le Gouvernement Central est dirigé par une Femme, Madame Judith TULUKA SUMINWA, avec l’expression de notre parfaite considération, et moins encore, al volonté exprimée du Chef de l’Etat, plébiscité Champion de la masculinité positive; de bien vouloir intégrer par toute voie légale et sans trafic d’influences, votre dernière sortie médiatique tapageuse ayant créé beaucoup de remous, au moins 30% des femmes dans ce gouvernement. Le Peuple congolais vous observe.
Le rappel du passé permettant un bon calibrage de l’avenir, et puisque, «dans les détails se cache le diable », dit-on.
Il nous souviendra qu’ALERTE-RDC a accompagné le processus électoral encore en cours, et continue de le faire avec oblativité et une attention soutenue dans l’intérêt supérieur de la nation pour une jouissance parfaite par le peuple congolais de ses
droits, et, n’a cessé de tirer la sonnelte d’alarme à chaque fois qu’il le fallait, afin de prévenir en l’occurrence l’impasse dans laquelle se trouve plongé le pays actuellement : voici bientôt un an, les opérations de vote prévues pour un (01) jour, demeurent à ce jour inachevées, avec des graves incidences non seulement sur le cycle électoral, mais aussi sur la mandature en cours, et même sur la gestion efficiente du pays dans sa globalité.
Ce, pour beaucoup, à cause de l’insensibilité de la CENI aux multiples appels en vue des améliorations au processus et l’opacité couvrant la gestion dudit processus du début à la fin, qu’on ne sait du reste, situer dans le temps. Ces élections auront laissé tâche d’huile, un précédent qui sera non sans conséquence fâcheuse pour l’avenir du pays, si rien de drastique n’est fait pour remettre la pendule à l’heure; qu’on l’accepte aujourd’hui ou qu’on attende y trouver des iustifications plus tard, comme à l’accoutumer.
Le temps le dira certainement, si et seulement s’il s’était agit d’une simple absence de volonté politique, ou d’une incompétence technique et organisationnelle notoire dans le chef du pouvoir organisationnel des élections, ou encore d’une volonté délibérée de plonger le pays dans le chaos, pourvu qu’on y trouve son compte à tout prix.
Monsieur le Gouverneur,
Honorable Président de l’Assemblée provinciale du Maï-Ndombe,
Très Chers compatriotes.
Le Grand Dalaï Lama Tenzin Gyatso nous révèle une grande sagesse que :
« Nous ne prenons pas le temps de devenir des bons êtres humains. Lorsque le grand âge arrive,
nous n’avons que nos regrets pour faire face à la fuite du temps, car nul retour en arrière n’est possible. » Et George Eliot nous exhorte quant à lui qu’« Il n’est jamais trop tard pour bien faire ».
Vous pouvez changer le cours des choses dans al province du Maï-Ndombe, en faisant preuve de leadership transformationnel et de détermination dans l’action au service réellement de Votre Société, et démontrer que dans sa grande diversité, cette province demeure Une et non discriminatoire.
Fait à Kinshasa, le 04 novembre 2024