En l’espace de quelques jours, trois motards ont été tués par balles, plusieurs autres blessés, tandis que de nombreux engins ont été confisqués par les services de sécurité.

Ces incidents surviennent depuis l’annonce de nouvelles mesures interdisant la circulation des motards et bajajistes dans plusieurs zones clés : Place de l’Indépendance, rond-point ISP, poste de Bukavu, ainsi que certaines entrées des quartiers Muhungu et Nguba. La ville connaît par ailleurs une forte militarisation, observée par les habitants depuis la semaine dernière.

Dimanche, un motard du quartier Kasha, près de Trasisi à Mushekere, a été grièvement blessé après avoir reçu plusieurs balles aux jambes alors qu’il approchait de l’Hôpital Général de Référence de Bukavu. Il est actuellement pris en charge dans cette structure sanitaire.

Ce lundi, un nouvel incident a été rapporté : une policière M23 a tiré sur un motard au marché de Nguba, dans le quartier Nyalukemba, selon des témoins.

Face à la recrudescence de ces violences, la société civile de Bukavu tire la sonnette d’alarme. Elle dénonce un énième cas de violations graves des droits humains et appelle les responsables M23-AFC, actuellement en charge de la gestion sécuritaire dans la ville de Bukavu à traiter cette situation avec “le plus grand sérieux”.

« Ces motards et bajajistes sont des citoyens congolais, ils ont droit à la protection et au respect de la vie », rappelle un acteur de la société civile joint par la rédaction.

Les organisations citoyennes exhortent également les associations de motards et de bajajistes à s’unir pour garantir la sécurité de leurs membres, estimant que « le calvaire risque de s’aggraver » si aucune mesure n’est prise.

La société civile conseille aux habitants d’être particulièrement vigilants avant d’emprunter une moto ou un bajaj. Elle invite les usagers à noter le numéro d’identification de l’engin afin de pouvoir signaler tout incident ou abus.

Daniel Michombero