
Kinshasa, 10 mai — Lors d’une conférence organisée par le CERHOL ce samedi à l’Université de Kinshasa, Patrick Onoya Tambwe a lancé un appel fort au futur gouvernement congolais : organiser les coopératives minières ne suffit plus, il faut aller plus loin en instaurant des mécanismes de préfinancement de la production du coltan, afin de garantir l’ancrage d’un véritable “coltan congolais” dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
« Avant d’investir, les Américains seront surtout intéressés par l’achat de quantités disponibles. Où vont-ils les trouver si nous n’avons rien structuré en amont ? » a-t-il interrogé, soulignant l’urgence d’une stratégie nationale cohérente et proactive.
Dans un contexte de rapprochement économique entre les États-Unis et la RDC autour des minerais stratégiques, cette proposition met en lumière un enjeu crucial : le contrôle et la valorisation locale des ressources minières face à la demande internationale croissante, notamment pour les composants électroniques et batteries.
Pour Onoya, il s’agit d’un tournant historique à ne pas manquer : « Nous devons créer notre propre capacité d’offre. Le coltan congolais ne doit pas être un simple gisement, mais un produit organisé, traçable et compétitif. »
La balle est désormais dans le camp du gouvernement entrant, qui devra arbitrer entre gestion courante et vision à long terme d’un secteur minier souverain et profitable.
Rédaction