
Un nouvel acteur s’apprête à entrer sur la scène du développement social en République démocratique du Congo. Il s’agit de la Fondation pour le Bien-être Collectif (FoBiCo), une initiative citoyenne portée par Me Christian Makambo Muanyo, expert national sur les questions d’apatridie et de nationalité, président de ladite fondation.
Un engagement pour une société plus juste et inclusive
Créée pour « impulser un nouveau paradigme de développement basé sur l’humain », FoBiCo ambitionne de remettre l’homme congolais au cœur des priorités nationales. Selon Christian Makambo, la fondation repose sur trois axes stratégiques : le respect de l’État de droit, la justice sociale, et la garantie des droits humains. À l’échelle opérationnelle, ces principes se traduisent à travers trois piliers fondamentaux: l’inclusion, l’autonomisation et la protection.
« Aujourd’hui, la RDC compte de nombreux hommes puissants qui se sont enrichis de manière isolée, au détriment du bien-être collectif. Ce modèle égoïste est devenu une norme de gouvernance, affaiblissant ainsi l’État », a regretté M. Makambo. Face à cette réalité, la fondation veut promouvoir un changement de cap, en recentrant les politiques publiques sur les besoins de la population.
Inclusion, autonomisation, protection : la trilogie de l’action
L’inclusion, selon FoBiCo, signifie que « personne ne doit être laissé pour compte ». Chaque citoyen congolais doit être impliqué dans les efforts de développement du pays, sans distinction de statut, de genre ou de condition sociale.
Le pilier de l’autonomisation vise, quant à lui, à mettre en place des projets concrets pour renforcer la résilience des personnes vulnérables : personnes vivant avec handicap, filles mères, orphelins, réfugiés ou déplacés internes.
Enfin, la protection s’incarne à travers une clinique juridique que la fondation entend mettre en place. Celle-ci offrira une assistance judiciaire gratuite aux personnes victimes de violations de leurs droits fondamentaux, en collaboration avec des cabinets d’avocats du pays.
Un plaidoyer pour un État plus structuré
Christian Makambo n’a pas manqué de souligner les lacunes graves de l’administration publique congolaise, notamment en matière de gestion de l’état civil et de la nationalité. « Aujourd’hui, la RDC manque de certificats de nationalité, de passeports, de bulletins scolaires, de permis de conduire… », déplore-t-il. « Tant que cette situation perdure, le développement restera utopique ».
Il insiste sur le fait que les données d’état civil sont indispensables pour une gouvernance rationnelle, appelant à une réforme profonde du système administratif pour sortir de ce qu’il qualifie de « paradigme économique dépassé » centré uniquement sur les richesses minières.
Ouverture et partenariat
FoBiCo se veut un acteur complémentaire à l’action de l’État et des autres organisations œuvrant pour le développement. Elle se dit ouverte à des partenariats stratégiques, tant avec les institutions publiques qu’avec les acteurs privés, ONG et bailleurs internationaux.
Christian Makambo a également salué la récente décision du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, autorisant les filles enceintes à participer aux examens d’État, qu’il qualifie de mesure progressiste et humaine.
En route vers le lancement officiel
Dotée d’une personnalité juridique, la Fondation pour le Bien-être Collectif s’apprête à organiser dans les tout prochains jours son lancement officiel, marquant ainsi le début de ses activités sur le terrain.
Dans un pays où les défis sont immenses et les inégalités criantes, FoBiCo entend bien jouer sa partition, en misant sur la dignité humaine comme levier principal de transformation sociale et politique.
Rédaction