Politique A chaud Nation Société

Révision ou changement de la constitution en RDC : Manix Iyenda s’oppose à toutes les deux hypothèses !

Révision ou changement de la constitution en RDC : Manix Iyenda s’oppose à toutes les deux hypothèses !

Lundi 09 décembre 2024, l’avocat, chercheur en droit public, conférencier et acteur politique congolais, Manix Iyenda, a pris part jeudi dernier, au dialogue
de la jeunesse congolaise organisé par la structure « Tous pour le Congo », au chapiteau du Pullman Hôtel de Kinshasa.

Comme intervenant lors de ces assises, son intervention a souligné l’importance de trouver des solutions aux problèmes des congolaises et congolais en commençant d’abord par trouver la paix, la justice et l’emploi avant de parler de la question de la révision ou du changement de la constitution en RDC.

Manix Iyenda s’oppose totalement à l’idée de la révision ou du changement de la constitution.

« Parce qu’il s’agit d’un débat d’être pour ou contre la révision ou le changement de la constitution, d’entrée de jeux, je suis contre toutes les deux hypothèses. Je suis contre la révision et je suis contre le changement », a-t-il déclaré.

Il est revenu sur les éléments d’arguments de ceux qui soutiennent la révision et le changement de la constitution. Le premier argument selon lui, : « ils disent que l’actuelle constitution n’accorde pas assez de pouvoir au président de la République alors que dans cette même constitution, quand on cite les institutions du pays, on comme par l’institution président de la république. Je vous met au défi : si vous lisez la constitution française, nul part vous verrez où on traite le président comme le chef de l’état. On ne parle que du président de la République.

« Je voudrais également nous rappeler qu’au-delà de nos clivages, nos tendances, au-delà même de la ségrégation politicienne, au-delà de nos collusions et escalades verbales, le Congo demeure nôtre dénominateur commun. Alors, moi je dis la patrie avant les partis » avant d’ajouter : « Je voudrais nous rappeler que la constitution n’est pas un objet à usage unique. Parce que vous l’avez utilisé et après l’avoir utilisé, vous voulez l’a jeté dans une poubelle de l’histoire.
La constitution n’est pas un costume confectionné à la taille de celui qui veut l’a portée. La constitution n’est pas un lit dressé pour préparer le sommeil des incompétents mais, elle est l’affaire du peuple, la constitution est l’expression la plus éloquente de la volonté du peuple. Lorsqu’on parle de la constitution, nous devons avoir un respect absolu à l’égard du peuple 
».

Il a évoqué la théorie de Montesquieu, « celle de séparation de pouvoir » en indiquant que dans le pays comme la France, le président de la République n’est pas supérieur ou inférieur à l’institution gouvernement parce que, la même constitution considère que le président n’a pas de pouvoir.

Par contre, l’actuelle constitution de la république démocratique du Congo consacre à la personne de Félix Tshisekedi le titre du président de la République, Chef de l’État, symbole de l’unité nationale, Garant de bon fonctionnement des institutions de la République, Père de la nation, Commandant Suprême des forces armées et de la police nationale congolaise, Magistrat Suprême et donne au président de la république tous les trois pouvoirs qui constituent l’ensemble des pouvoirs, notamment : le pouvoir exécutif, législatif mais aussi le pouvoir judiciaire.

« La même constitution donne au président de la République le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. Encore que, lorsque le parlement est dans son apanage de légiférer les textes, la même constitution donne au président de la République deux possibilités pour participer à l’élaboration législative d’une loi parce que le président de la République promulgue la loi (une étape législative) et de deux, la loi est publiée par le journal officiel qui du reste est un service d’attache à l’institution président de la république (c’est le pouvoir du président de la République sur le plan législatif). Même sur le plan judiciaire, le président de la République nomme et pari cocher, révoque le juge encore que cette constitution le considère comme le magistrat suprême », a-t-il renchéri.

À l’en croire, le président de la République sur le plan de l’exécutif nomme les ministres, le premier, président le conseil des ministres pour les décisions qui concernent l’exécutif national.

Donc, l’argument ou le discours selon laquelle « le président de la République n’a pas de pouvoirs », c’est un argument irrationnel », Maître Manix Iyenda.

Pour ceux qui pensent que la constitution freine le développement, il rappelle encore que, cette dernière n’a jamais été considérée comme un élément du développement. La constitution est un élément de régulation de la société mais pour une finalité de développement.

À la question de savoir « si l’actuelle constitution est une constitution des étrangers ?», il laisse entendre que ceux qui poussent cet argument leurs enfants étudient et se font soignés à l’étranger.

Il déclare que dans toute élaboration de toutes les constitutions, on fait toujours appel à l’expertise des scientifiques. L’expertise c’est l’intelligence et l’intelligence n’a pas de nationalité, n’a pas de tribu, n’a pas de genre et elle n’a pas de race.

« Ils disent que la constitution n’est pas adaptée à nos réalités, alors que nous tous nous savons que nos réalités actuelles c’est le détournement de dernier public, c’est la corruption, c’est la pauvreté, c’est l’insécurité et le manque d’emplois et lors que vous dites que notre constitution n’est pas adaptée à nos réalités, vous voulez que la nouvelle constitution consacre le détournement ? alors que l’actuelle constitution se résume à cette devise : justice, paix et travail », s’est interrogé Me. Manix Iyenda.

Pour Rabbi Nkulambe, organisateur de l’événement, le Dialogue de la jeunesse congolaise tenu le 5 décembre 2024 au chapiteau de Pullman, a été un succès. Cet événement a démontré que la RDC est un pays où la liberté d’expression est respectée, rendant difficile pour les opposants de qualifier le Président Félix Tshisekedi de dictateur.

Selon les participants, 58 % ont voté en faveur du changement de la Constitution, tandis que 31 % s’y opposent et le reste soit 11% préfère une révision.

Les recommandations issues de ce dialogue seront transmises au Chef de l’État. De plus, un grand meeting est prévu au stade Vélodrome le 4 janvier 2025 pour soutenir cette volonté collective en faveur d’une démocratie dynamique et inclusive.

JSuana

partager
About Author

changement7infos

Changement7.net est un média d'informations en ligne au centre de l'actualité en République Domocratique du Congo.

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *