Dans le paysage politique congolais, certaines figures avancent sans bruit mais finissent par occuper des positions clés. C’est le cas d’Anthony Nkinzo Kamole, juriste, pasteur et haut fonctionnaire, devenu en juin 2024 Directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi. Sa nomination marque l’arrivée au sommet de l’État d’un profil rare : un technocrate pur-sang, issu autant du secteur privé que public, et reconnu pour sa rigueur administrative.
Un parcours façonné par la technicité et la discipline
Né le 22 septembre 1976 à Bukavu, Anthony Nkinzo construit ses bases dans le domaine juridique. Diplômé en droit public international, il affine son expertise à travers un long passage dans la fiscalité, le conseil et le management, notamment au sein de la DGI, de PwC et de Nestlé Congo.
Ces expériences lui donnent une réputation de cadre méthodique, habitué aux environnements exigeants. Son profil attire l’attention de l’État : il devient directeur de cabinet au ministère du Budget puis au Portefeuille, avant de basculer définitivement dans les questions liées à l’investissement.
L’homme derrière l’ANAPI et la quête d’un Congo attractif
Depuis août 2017, Anthony Nkinzo dirige l’Agence nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI). Sous sa conduite, l’agence adopte une posture plus visible, cherchant à attirer des capitaux étrangers dans un pays où les procédures administratives et l’instabilité ont longtemps été des obstacles.
En juin 2022, sa crédibilité dépasse les frontières : il est élu Président du Réseau International des Agences Francophones de Promotion des Investissements (RIAFPI). Cette reconnaissance internationale conforte son image d’expert dans un domaine aussi stratégique que complexe.
Un choix présidentiel lourd de sens
Le 13 juin 2024, l’ordonnance présidentielle tombe : Anthony Nkinzo devient Directeur de cabinet du chef de l’État, succédant à Guylain Nyembo. Le lendemain, lors de la passation au Palais de la Nation, il appelle à un travail d’« assiduité et de discipline » pour accompagner le deuxième mandat de Félix Tshisekedi.
Ce choix n’est pas anodin. Il révèle :
- Un tournant technocratique au sommet de l’État : plus de professionnalisation, moins de politique politicienne.
- Une volonté d’améliorer l’environnement des affaires et de rationaliser les investissements, priorité affichée du pouvoir.
- Un lien de confiance personnel et spirituel, Nkinzo étant également pasteur au Centre Missionnaire Philadelphie, église d’attache du Président.
Un acteur central de la nouvelle architecture institutionnelle
Discret mais influent, Anthony Nkinzo s’impose comme l’un des piliers du système Tshisekedi. Son parcours, qui allie expertise juridique, expérience internationale et attachement religieux, en fait une figure singulière dans le paysage politico-administratif congolais.
Sa mission : transformer la Présidence en une machine plus efficace, plus rigoureuse et tournée vers l’investissement. Un pari ambitieux qui pourrait contribuer à redessiner la gouvernance congolaise.
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