Kinshasa, jeudi 16 octobre 2025.
L’affaire du braquage à l’agence de la Rawbank Victoire, dans la commune de Kasa-Vubu, a été le théâtre d’événements dignes d’une véritable série télévisée.
L’agence, située au rond-point Victoire, a été prise d’assaut par des assaillants lors d’un braquage au cours duquel plusieurs clients ont été pris en otage alors qu’ils effectuaient leurs opérations bancaires.

Selon les premières informations relayées dans la soirée de jeudi par Radio Okapi et d’autres sources locales, tous les assaillants auraient été maîtrisés.
Bilan officiel : aucun décès, aucun blessé. Le nombre exact des assaillants n’a pas été révélé, mais tous auraient été escortés par les forces armées afin de répondre de leurs actes devant la loi.

Cet exploit, enregistré par les forces armées avec l’appui de la police et des services de sécurité, mérite d’être salué.
Cependant, un flou persiste autour de cette affaire.

Des témoignages contradictoires

D’après plusieurs témoins présents sur les lieux, les otages évoquent un groupe de six à huit assaillants.
Le bourgmestre de la commune de Kasa-Vubu, également sur place, a reconnu avoir constaté un nombre similaire d’individus, bien qu’il n’ait pas pu préciser leur identité exacte.

Après le communiqué de la Rawbank publié quelques heures après les faits, et l’intervention rapide des forces de l’ordre, la direction du Groupe de presse Changement7, par la voix de son Éditeur Directeur Général, Jonathan Bafumvwa Suana, propose une analyse en quatre points essentiels pour tenter de faire la lumière sur cette affaire :
1. L’attaque des assaillants : le commanditaire, la motivation et la finalité ;
2. L’intervention de l’armée, de la police et des services de sécurité ;
3. Le communiqué de la Rawbank ;
4. Le partage des responsabilités.

Une attaque aux multiples interrogations

Pour la énième fois, l’agence Rawbank Victoire a été la cible de braqueurs.
Mais qui en est l’auteur ? Quelle était la motivation de ces assaillants ? Et surtout, à quelle fin cette opération a-t-elle été menée ?

Il est vrai que les braqueurs sèment la terreur jour et nuit. Certains sont arrêtés, d’autres prennent la fuite, et il arrive même que ceux qui sont interpellés soient relâchés pour des raisons obscures.
La finalité de ce genre d’opération reste souvent la recherche d’argent, certes, mais pensent-ils seulement à la souffrance que subit la population ?
Et ceux qui favorisent leur libération mesurent-ils les conséquences de leurs actes sur la sécurité des citoyens ?

Les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité dans leur propre pays.

Des interventions à saluer, mais…

L’armée, la police et les services de sécurité méritent des félicitations pour leur professionnalisme et leur réactivité dans de telles situations.
Cependant, une question s’impose :

Libérer les condamnés après tant de sacrifices fournis par les forces armées, n’est-ce pas neutraliser le travail de ceux qui risquent leur vie pour la sécurité nationale ?

Pour le cas précis de la Rawbank Victoire, alors que la situation n’était pas encore totalement maîtrisée, la banque a publié un communiqué annonçant déjà que tout était sous contrôle, allant jusqu’à révéler le résultat final de l’opération.

Or, selon les témoins, sur un groupe de 6 à 8 assaillants, seule une femme aurait été arrêtée et présentée au public.

Cette dernière aurait déclaré ne posséder qu’une arme en plastique, inoffensive.
Si les autres assaillants ont réellement été maîtrisés, pourquoi n’ont-ils pas été présentés publiquement ?
Et pourquoi leur nombre exact demeure-t-il inconnu ?

Des zones d’ombre troublantes

Dès lors, plusieurs questions se posent :
• Y a-t-il eu entente entre certains assaillants, des éléments des services de sécurité et des responsables de la banque pour enterrer la vérité ?
• Ou s’agissait-il simplement d’une mauvaise mise en scène, digne d’une aventure de mauvais goût ?
• La Rawbank connaissait-elle déjà à l’avance le début et la fin de cette histoire ?
• Et surtout, à qui profite ce crime ?
• Pourquoi annoncer si vite la “stabilité” de la situation alors que les opérations n’étaient qu’à leur début ?

Un appel à la transparence

À mon humble avis, le gérant de l’agence, le Directeur Général de la Rawbank ainsi que certaines autorités impliquées doivent être interpellés afin de faire toute la lumière sur cette affaire.

Car dans ce dossier, autant la Rawbank que les forces de sécurité portent des responsabilités partagées, tant il subsiste des zones d’ombre qui méritent d’être éclaircies.

Par Jonathan Bafumvwa Suana
Éditeur Directeur Général du Groupe de Presse Changement7