
Kinshasa, 9 mai 2025 — Dans un point de presse sans complaisance tenu ce vendredi dans la capitale congolaise, Alain Bolonjwa Ibola, écrivain, chercheur en économie du développement et président du parti politique Levons-nous et Bâtissons (Lebat), a dressé un tableau sombre mais lucide de la gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo.
« Les fonctionnaires de l’État sont mal payés, pendant que les détournements battent leur plein », a-t-il lancé d’entrée, dénonçant l’écart croissant entre la pauvreté des agents publics et l’enrichissement illicite de certaines élites politiques. Alain Bolonjwa a pointé du doigt des dossiers emblématiques tels que Bukanga-Lonzo ou encore le projet Forage-Lampadaire, devenus pour lui des symboles de la gabegie financière.

Abordant la situation sécuritaire à l’Est du pays, il a lié la question des infrastructures routières à la persistance de la guerre. « Sans routes, pas de développement. Sans développement, la guerre s’installe. L’Est est abandonné, et cela alimente le chaos », a-t-il martelé.
L’économiste n’a pas mâché ses mots non plus sur les accords internationaux, estimant que la République négocie toujours « en position de faiblesse », ce qui freine tout espoir de décollage économique.
Sur le plan militaire, il s’est insurgé contre l’incapacité de l’État à contenir la rébellion du M23. « Si l’armée congolaise était bien prise en charge, le M23 ne serait rien. L’État est affaibli, faute de volonté et de priorités claires », a-t-il déclaré.
Enfin, réagissant à une éventuelle arrestation de l’ancien ministre des finances Nicolas Kazadi pour ses dénonciations, Bolonjwa a ironisé : « Si dénoncer devient un crime et détourner une vertu, alors nous sommes perdus. » Un message fort, qui vise directement la culture de l’impunité.

Par cette sortie médiatique, Alain Bolonjwa pose une fois de plus un regard critique et sans fard sur la gouvernance du pays, appelant à un véritable sursaut national.
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