Politique

Gratien Iracan alerte : “Le Congo est un pays sans espoir, il est temps d’agir autrement”

Gratien Iracan alerte : “Le Congo est un pays sans espoir, il est temps d’agir autrement”

Kinshasa, RDC – Lors d’un échange avec les professionnels des médias à Kinshasa, le député national Gratien Iracan a dressé un tableau alarmant de la situation politique, sécuritaire et sociale de la République Démocratique du Congo. Selon lui, tous les indicateurs sont au rouge et le pays traverse l’une des pires crises de son histoire.

La crise est profonde au sein de la classe politique”, a-t-il affirmé. “Même au sein de la majorité, les conflits internes minent la cohésion. L’opposition, quant à elle, est divisée, en conflit avec elle-même et avec le pouvoir. À tel point qu’on ne comprend plus qui combat qui.

Le député n’a pas manqué de dénoncer une fois de plus l’agression persistante de la RDC à l’Est par le Rwanda, tout en pointant du doigt l’inefficacité de la MONUSCO qui, après plus de 25 ans de présence sur le sol congolais, n’a, selon lui, produit aucun bilan tangible. “Le Congo est devenu un pays sans espoir”, a-t-il martelé.

Gratien Iracan déplore une situation humanitaire dramatique : un peuple affamé au quotidien, des infrastructures routières en ruine, un système de santé et une éducation en déliquescence, une population plongée dans le noir, et des catastrophes naturelles qui viennent aggraver le chaos ambiant.

Appel à un sursaut national

En évoquant les consultations en cours pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, l’honorable affirme que “le peuple reste orphelin”. Et de poser une question centrale : quelle est encore la place de la population dans ce pays en déliquescence ?

Face à cette situation, le député estime qu’il est temps que de nouveaux acteurs prennent des initiatives audacieuses pour sortir le pays de l’impasse. Il invite la population à quitter le stade de simple spectateur pour devenir acteur du changement. “Le peuple aussi a sa part de responsabilité dans ce que traverse la RDC. Il doit passer de l’observation à l’action”, insiste-t-il.

Il lance également un appel direct au chef de l’État, Félix Tshisekedi, l’invitant à miser sur sa volonté de réforme pour privilégier les intérêts du peuple. “Le président ne peut aller à l’affrontement contre son propre peuple”, rappelle-t-il, appelant à une gouvernance plus inclusive et patriotique.

Un plaidoyer pour une opposition constructive

Aux opposants, il demande de quitter les postures stériles pour adopter une attitude constructive. “Il ne sert à rien de crier chaque jour dans les médias. L’opposition doit éviter la haine, car elle est aujourd’hui muselée, écrasée et ne sait plus comment agir. Un pouvoir sans opposition n’existe pas. Les deux doivent travailler ensemble, sans céder à la politique de la chaise vide”, souligne-t-il.

Une voix qui s’élève pour le peuple

Revenant sur sa participation aux consultations sécuritaires initiées par le conseiller spécial du président en matière de sécurité, Eberande Kolongele, Gratien Iracan justifie sa présence par son devoir d’élu : “Je suis député national, j’ai été choisi par le peuple, et je dois faire entendre sa voix. Il n’est pas interdit à l’opposition de collaborer avec le pouvoir, si c’est dans l’intérêt de la nation.”

Il a enfin retracé les racines du conflit politique en RDC, remontant à 1960, pour rappeler que les différents régimes successifs, de Mobutu à Laurent-Désiré Kabila, puis Joseph Kabila et maintenant Félix Tshisekedi, ont tous, à des degrés divers, alimenté l’instabilité, particulièrement à l’Est du pays.

Il est temps d’agir autrement”, conclut Gratien Iracan, appelant à une prise de conscience collective et à un sursaut de responsabilité pour enfin faire émerger une nouvelle dynamique de paix et de développement en RDC.

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