
Alors que l’organisation Human Rights Watch s’inquiète de l’interdiction temporaire faite aux médias de couvrir les activités de l’ancien président Joseph Kabila et du PPRD, il est crucial de rappeler une vérité souvent négligée dans le débat public : la liberté de la presse n’est pas une immunité médiatique.
Dans une démocratie, la presse est un pilier fondamental. Mais ce droit sacré ne saurait être exercé sans cadre ni responsabilité. La régulation n’est pas la censure. Elle est une barrière de sécurité dans un contexte politique encore fragile, où chaque mot, chaque image, chaque micro peut devenir une arme de manipulation massive.
Loin de vouloir bâillonner les médias, la mesure prise vise à prévenir toute instrumentalisation de l’espace médiatique à des fins de provocation ou de désinformation. Le CSAC (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication) n’agit pas comme une courroie du pouvoir, mais comme un gardien de l’éthique et de l’équilibre dans le traitement de l’information.
🛑 Réguler n’est pas museler
Ceux qui prétendent que cette interdiction “produira l’effet inverse” ignorent délibérément les dangers réels d’une polarisation exacerbée par des narratifs non vérifiés, voire mensongers. Le devoir de responsabilité médiatique impose une vigilance accrue, surtout lorsque l’histoire récente reste douloureusement présente dans les mémoires collectives.
La liberté d’expression, aussi précieuse soit-elle, ne doit pas devenir un bouclier pour réécrire l’histoire à sens unique, sans rigueur, sans contradiction, sans équilibre journalistique.
📌 Une presse libre, mais aussi responsable
Il ne s’agit pas ici d’étouffer un courant politique, mais de protéger la stabilité nationale et de garantir au peuple congolais un environnement informationnel sain. La régulation temporaire ne ferme pas la porte au débat : elle fixe les règles du jeu pour éviter que ce débat ne tourne à la désinformation ou à la manipulation des consciences.
Une démocratie se défend aussi par la qualité de son information. La presse congolaise mérite d’être libre, mais surtout responsable. Et cela commence par le respect de l’éthique, même quand il s’agit de figures du passé.