
La douleur est intacte, la mémoire vive. Ce samedi 2 août 2025, à Kinshasa, la dynamique des mouvements citoyens a organisé une cérémonie poignante de commémoration du Genocost congolais, dans une atmosphère empreinte de recueillement, de colère contenue et de patriotisme.
Rassemblés autour du monument de la Place du Genocost (anciennement place des Évolués), activistes, leaders de la société civile, artistes engagés, figures politiques et citoyens ordinaires se sont relayés pour faire entendre une même voix : celle de la justice, de la vérité et de la mémoire collective.
Jeef Pambi : « C’est un appel patriotique »

Parmi les figures marquantes de cette commémoration, Jeef Pambi, coordonnateur national d’Alerte-RDC et vétéran des mouvements citoyens, a affirmé être venu répondre à un « appel patriotique du peuple congolais à commémorer ses morts sur toute l’étendue du territoire national ».
Pour lui, la mobilisation autour du Genocost reste encore timide au sein de la société civile congolaise, mais un éveil se dessine progressivement.
« C’est un génocide. Et la seule réponse digne, c’est la justice », a-t-il insisté, tout en appelant les jeunes initiateurs de cette initiative à s’approprier pleinement leur lutte, citoyenne et non partisane.
Alain Bolondjwa : « Ne dénaturez pas le combat du Genocost »

En clôture de la cérémonie, Alain Bolondjwa, opposant politique et défenseur de la mémoire nationale, a retracé les grandes lignes de ce drame humain souvent ignoré ou minimisé.
« Ne dénaturez pas le combat du Genocost. Ce n’est pas une mode. C’est un devoir de mémoire et un impératif de justice », a-t-il martelé, appelant les dirigeants congolais à ne pas instrumentaliser cette cause à des fins politiques.
Quand l’art prend le relais du silence


Après les discours, l’expression artistique a pris le relais. Slameurs, chanteurs et performeurs se sont succédé pour dénoncer à leur manière l’horreur du génocide en RDC. Par le verbe, la musique et la scène, ils ont porté la douleur d’un peuple qui refuse l’oubli.

Alors que le mot « génocide » reste encore évité dans les sphères officielles, les mouvements citoyens, eux, refusent le silence et l’indifférence.
Leur message est clair : la mémoire est une arme. Et elle est désormais en marche.
JSuana