
Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été reçu à Luanda par son homologue angolais. À l’issue de cette rencontre, la présidence angolaise a annoncé son intention d’entreprendre des initiatives en vue d’une médiation entre Kinshasa et le M23.
Réagissant à cette annonce, Mme Tina Salama, porte-parole du chef de l’État congolais, a déclaré :
“Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli, qui est le processus de Nairobi, et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773.”
Cette déclaration intervient alors que l’Angola affirme que le Président congolais entamera dans les prochains jours un dialogue direct avec le M23 dans l’optique d’une paix durable en RDC.
Un pari risqué pour Kinshasa ?
Cette annonce soulève plusieurs interrogations quant aux véritables bénéficiaires d’un tel dialogue. Alors que Kinshasa s’est toujours montré inflexible sur la question de négociations directes avec le M23, la médiation angolaise pourrait-elle changer la donne ?
D’un côté, certains estiment qu’un dialogue direct avec le M23 pourrait permettre d’accélérer la résolution du conflit et d’instaurer une stabilité dans l’Est du pays. De l’autre, cette initiative pourrait être perçue comme une légitimation d’un groupe armé accusé de graves exactions contre les populations civiles.
Reste à savoir si cette médiation angolaise s’inscrira dans le cadre du processus de Nairobi ou si elle constituera une nouvelle approche susceptible de modifier les équilibres régionaux. Quoi qu’il en soit, cette initiative ne manquera pas de faire débat, tant sur le plan diplomatique que politique.
Rédaction