
Kinshasa, 12 juin 2025 — Un moment clé s’est produit ce jeudi à l’Assemblée nationale. Les députés ont adopté en plénière le rapport de la commission Défense et Sécurité, consacré au projet de loi sur la réforme de la Police nationale congolaise (PNC) pour la période 2026–2030.
Cette réforme ambitieuse s’inscrit dans une dynamique plus large de revitalisation du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo. Pour les élus comme pour les experts, il s’agit d’un chantier crucial, à même de renforcer l’efficacité et la proximité de la police avec la population.
Un budget révisé à la hausse
Le projet de loi a fait l’objet de plusieurs modifications, dont une révision budgétaire significative. Le budget initial de 6 793 273 213 423,20 FC (environ 2,29 milliards USD) a été porté à 7 543 714 436 805,6 FC (soit environ 2,55 milliards USD), soit une hausse de 11,04 %.
Cette augmentation s’explique par l’introduction de plusieurs axes majeurs dans la réforme :
• Construction de 1 046 postes de police dans les Entités Territoriales Décentralisées (ETD) ;
• Création d’une industrie policière pour la fabrication locale d’équipements et d’accessoires ;
• Augmentation du nombre d’écoles de police, de 4 à 6, avec un meilleur équipement ;
• Doublement du nombre de policiers à former dans les unités spécialisées (LN1, UPI/HP, GMI) : de 5 000 à 10 000 sur 5 ans ;
• Revitalisation des unités cynophiles (canines) ;
• Établissement de garages de maintenance dans chaque province : deux garages par province, soit 52 au total ;
• Renforcement du partenariat police-population, avec une hausse des crédits alloués à l’axe stratégique C, centré sur la recevabilité et la transparence.
Une réforme encore en parcours législatif
Après son adoption par l’Assemblée nationale, le texte a été transmis au Sénat pour une seconde lecture, comme l’exige la procédure législative. Une fois approuvé par la chambre haute, le projet sera promulgué par le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Cette réforme, si elle est menée à bien, pourrait marquer un tournant historique dans la restructuration de la PNC, en faveur d’une police républicaine, moderne et proche du citoyen.
Crispin Mutelembe