
La situation humanitaire et sanitaire au Nord et Sud-Kivu a atteint un niveau critique, exacerbée par l’insécurité et les déplacements massifs de populations. Face à cette urgence, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Dr Roger Kamba, a animé un point de presse ce jeudi 13 février 2025, à l’immeuble du gouvernement, dans la salle de conférence « Salon Bleu ». Il a dressé un bilan alarmant des conséquences du conflit en cours.
« Nous avons décidé de vous donner les derniers éléments sur la situation sanitaire dans la province du Nord-Kivu et particulièrement dans la ville de Goma, où un véritable carnage a eu lieu. Des blessés, des morts en grand nombre, mettant à rude épreuve notre système de santé. Il est difficile d’obtenir des données complètes sur toutes les zones de santé, notamment dans des endroits inaccessibles comme la zone de santé de Nyiragongo. L’entrée des troupes armées du M23, appuyées par des forces rwandaises, a causé des centaines de blessés. »
Selon le dernier décompte du ministère de la Santé, 4 260 blessés ont été enregistrés, et le nombre de morts dépasse largement les 3 000 dans la seule zone de Goma.
« À ce jour, plus de 939 corps sont encore entreposés dans les morgues, tandis que 458 autres ont été enterrés en seulement cinq jours, sans compter d’autres enterrements effectués dans la précipitation. Cela montre que le carnage est bien plus grave que ce que nous pouvions imaginer. »
Une crise sanitaire aggravée
Les infrastructures de santé, déjà fragiles, ont été gravement touchées. Parmi les dégâts majeurs, les centres de traitement de Mpox ont été détruits, et les patients ont fui.
« Le 23 janvier, nous comptions 143 patients atteints de Mpox, mais aujourd’hui, il n’en reste que 33. Tous les autres ont disparu dans la nature, fuyant les violences. »
Le ministre a souligné les difficultés à apporter une réponse efficace face à cette crise humanitaire et sanitaire d’ampleur. Il a lancé un appel à la communauté nationale et internationale pour une mobilisation urgente, afin de fournir une assistance médicale, sécuriser l’accès aux soins et répondre aux besoins croissants des populations déplacées.
Le Nord et le Sud-Kivu sont aujourd’hui au bord du gouffre, et seule une action concertée et immédiate pourra éviter une catastrophe encore plus grande.
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