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Débat Africain de l’Intelligence Économique : « La RDC n’est pas un pays riche, l’Afrique tout court n’est pas riche… », Gervais Moussongo

Débat Africain de l’Intelligence Économique : « La RDC n’est pas un pays riche, l’Afrique tout court n’est pas riche… », Gervais Moussongo

La troisième édition du Débat Africain de l’Intelligence Économique (DAIE), organisée par l’Institut Africain de la Réflexion Stratégique (IARS) mise en place pour instaurer un cadre de réflexion sur les enjeux stratégiques du continent africain afin de mieux relever les défis, a vécu à Kinshasa du 15 au 16 novembre 2024. Ce samedi, Gervais Moussongo, consultant en intelligence économique et stratégique a exposé sur « Le filtrage des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques en RDC ».

Développant ce sous thème, Gervais Mousongo a expliqué que, « La question sur le filtrage des investissements en Afrique, principalement au Congo, est très importante parce qu’il faut exprimer ici que, nous sommes dans une période de guerre économique où la plus part des pays qui avaient venté les mérites de la mondialisation seraient plus aujourd’hui. Nous voyons les États-Unis depuis 2017, ont renforcé leur arsenal juridique sur le contrôle des investissements, l’Union Européenne en a fait de même depuis 2019, le pays comme l’Angleterre on en fait de même pour contrôler la flux des investissements étrangers pour gérer les secteurs sensibles de la nation et on ne saurait être en retard en Afrique ».

Sur ce, il attire l’attention des dirigeants africains pour dire que tous les partenaires sont biens mais ils ne sont pas tous importants, il faut filtrer pour savoir qui doit venir et où-est qu’il doit venir.

Il exhorte ainsi les dirigeants africains d’utiliser les outils de l’intelligence économique pour se renseigner sur les partenaires comme on le fait dans d’autres pays du monde.

Parlant de la richesse de la République Démocratique du Congo, Gervais Moussongo laisse entendre que, la RDC a le potentiel mais elle n’est pas un pays riche et l’Afrique tout court n’est pas riche.

À l’en croire, l’Afrique a un potentiel des riches mais il faut que les gens comprennent la différence entre le potentiel et la richesse.

D’après son explication, la richesse c’est la création de la valeur : c’est-à-dire : lorsque vous créer de la valeur ajoutée tous les jours, vous êtes riche tandis que le potentiel c’est lorsque vous avez par exemple un héritage.

Selon Gervais Moussongo à droite sur la photo ci-haut, la vraie richesse aujourd’hui, c’est l’économie de la connaissance. Ici, il faut developper les compétences, les secteurs éducatifs, former et bien former parce que les gens vont là où il y a la connaissance et non là où il y a le potentiel des richesses.

« Si la Chine produit 1 million d’ingénieurs chaque année, alors que l’Afrique toute entière produit 300 milles ingénieurs chaque année. La Corée du Sud produit plus de 250 milles ingénieurs par an équivalent de presque ce que toute l’Afrique produit chaque année alors que c’est 10% de la population africaine »

Et d’ajouter : « On sait que l’économie de la connaissance c’est celle là qui va développer l’Afrique. La RDC a un potentiel de richesse, par rapport à sa jeune population, plus de 100 millions des personnes, par rapport à ces terres arabes, plusieurs milliers d’hectares qui peuvent nourrir le reste du continent, par rapport à son potentiel hydroélectrique qui peut être grand producteur d’électricité et il n’y a pas seulement le secteur minier qui peut développer le pays ».

Le Débat Africain de l’Intelligence Économique (DAIE) est une initiative phare de l’Institut Africain de la Réflexion Stratégique (IARS), développée en partenariat avec l’École de Guerre Économique – Campus Rabat et le cabinet Hyperboree Advisors. Cette collaboration enrichit notre démarche, en combinant expertise locale et vision globale pour aborder les défis majeurs.

Le DAIE s’est établi comme l’événement annuel incontournable qui réunit les principaux décideurs et dirigeants africains. Il vise à créer un espace de débat et d’échange pour faire l’état des lieux et discuter des enjeux stratégiques majeurs tels que la souveraineté économique, les enjeux technologiques, la transition énergétique et la géopolitique du continent. Ce forum ambitionne de favoriser un dialogue constructif qui permettra de planifier et orienter les efforts continentaux vers le développement de la souveraineté des nations, leur compétitivité et leur croissance globale.

Chaque année, le DAIE fonctionne comme un club de réseau et de réflexion, où les idées convergent vers une vision commune. À travers ces interactions, le but est de développer des stratégies concertées pour un développement inclusif et harmonieux, fondé sur une véritable vision stratégique. Ce cadre est essentiel pour relever ensemble les défis économiques et sociaux, et pour renforcer la position du continent sur l’échiquier mondial.

En réunissant les esprits les plus influents et visionnaires, le DAIE s’engage à transformer les défis en opportunités pour tous, en mettant l’accent sur la création d’un avenir durable et prospère pour le continent africain.

Ci-dessous, les objectifs poursuivis par les organisateurs de ces assises.

L’objectif général du DAIE est d’aborder les questions sur les enjeux stratégiques du continent et d’y apporter des axes de réponses. Il s’agit spécifiquement de :

  1. Promotion de l’intelligence économique comme levier de gouvernance : Le DAIE met l’accent sur l’utilisation de l’intelligence économique pour renforcer la gouvernance, la performance et la compétitivité des nations et des entreprises africaines. Cela inclut le développement des capacités à anticiper les tendances de marché et à innover, tout en optimisant les ressources internes.
  2. ⁠Renforcement de la souveraineté économique : Le DAIE vise à fortifier la souveraineté économique des pays africains en utilisant l’intelligence économique pour identifier et surmonter les défis économiques internes et externes. Cela permettra aux pays du continent de mieux contrôler leurs économies, de protéger leurs secteurs clés et de promouvoir une croissance qui bénéficie à tous les niveaux de la société.
  3. Intégration méthodologique dans les organisations : Le forum encourage fortement l’intégration des principes et méthodes de l’intelligence économique dans les processus décisionnels des organisations et des leaders africains. La formation et l’éducation continue en intelligence économique sont essentielles pour équiper ces acteurs avec les outils nécessaires à une réflexion stratégique efficace.
  4. Sensibilisation et formation continue : Le DAIE insiste sur l’importance de sensibiliser les entreprises à l’intelligence économique et à l’adopter comme une démarche essentielle. Il promeut également la formation continue pour intégrer durablement ces compétences au sein des pratiques d’entreprise.
  5. ⁠⁠⁠Renforcement de la coopération régionale et internationale : En développant des collaborations entre les pays africains et avec le monde extérieur, le DAIE cherche à établir un réseau robuste de professionnels et d’experts. Ce réseau supportera le développement et l’implémentation de stratégies économiques fortes, favorisant ainsi une meilleure intégration du continent dans l’économie mondiale.
  6. ⁠Développement de politiques publiques informées : En fournissant des analyses stratégiques et des recommandations fondées, le DAIE aspire à influencer positivement la formulation de politiques publiques qui soutiennent un développement économique durable et inclusif, crucial pour l’émergence économique des pays africains.

Il sied de signaler que, c’est sous la thématique : « L’intelligence économique au cœur des défis de la RDC » que la 3ème édition du débat africain de l’intelligence économique a eu lieu à Kinshasa, la capitale congolaise.

Jonathan Suana

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