
✍️ Par Bobo Bolia Trésor
Aucun développement durable ne peut être envisagé sans l’élimination de toutes les formes de violences et discriminations qui affectent les femmes et les filles.
Cette volonté de lier la question des objectifs de développement durable et la situation des femmes notamment en RDC n’est pas seulement une question du droit humain fondamental, mais et surtout constitue également une base incontournable pour bâtir une société juste et équitable.
C’est ainsi, depuis 2022, l’Organisation Non gouvernementale Si Jeunesse Savait, oeuvrant entre autres dans la promotion des droits des femmes et des filles, avait initié un projet dénommé » Masculinité Positive et Santé Co-Reposponsable.

Après plusieurs séries des travaux d’accompagnement psychosocial sur terrain pour catalyser, susciter le changement des attitudes et des comportements, cette structure a procédé, ce jeudi 23 janvier 2024, au centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, à la clôture de ce projet en présence de plusieurs personnalités et partenaires impliqués.
Il faut noter qu’il était question pour Si Jeunesse Savait au cours de cette activité, de présenter les résultats obtenus du projet, son impacte dans le changement des attitudes et comportements des communautés touchées.
Realisé à Kinshasa par Si Jeunesse Savait avec un taux de réussite de 99℅ et au nord Kivu par l’Académie Nationale Paysanne au Congo qui a réussi à faire un exploit au même niveau que Si Jeunesse Savait malgré la situation sécuritaire préoccupante, ce projet a ciblé 5 communes à Kinshasa à savoir : Kintambo, N’djili, Bandalungwa, Masina et Kimbanseke ainsi que Vuhovi, Katwa, Karisimbi et Goma dans la province du nord Kivu.
Réparti en zone de Santé, ce projet a touché les personnes cibles notamment les élèves, les motocyclistes, les prestataires de santé et enseignants afin qu’ils recourent de moins en moins à des attitudes et comportements basés sur la violence (verbale, physique, sexuelle, économique, etc..), grâce au renforcement des capacités et à la promotion d’un environnement facilitant une masculinité positive, gage d’un développement durable.
Les résultats issus de ce projet démontrent un impact considérable, plusieurs personnes dont élèves, enseignants, prestataires de santé, motocyclistes et autres ont subi un changement de comportement considérable, un travail bien réalisé par une équipe dynamique mise en place par Si Jeunesse Savait à Kinshasa et ANPC au Nord Kivu.
« Depuis que j’ai participé aux activités sur la Masculinité Positive et Santé Co-responsable, j’ai changé de regard vis-à-vis des filles. Je comprends que les filles et les garçons ont des rôles complémentaires. Dans le foyer par exemple, si la femme est occupée alors que le bébé pleure, l’homme peut s’en occuper, il peut préparer et accomplir d’autres tâches ménagères. Cette vision des choses, je ne l’avais pas avant. J’essaie également de promouvoir cette attitude en moi : à la maison, à la société, dans mon milieu professionnel, je cause avec mes camarades en le contaminant positivement pour changer leurs perceptions des choses. », a dit un des prestataires de santé de Kimbanseke qui a décidé de mettre fin aux masculinités toxiques.
Un motocycliste a également ajouté :
« Les formations offertes par Si Jeunesse Savait sur la Masculinité Positive nous ont été très bénéfiques. Ce sont les compétences acquises au cours de ces renforcements de capacités qui nous permettent d’aller dans la communauté et de parler avec conviction aux autres motards par exemple de cette nouvelle approche », dit-il.
Par ailleurs, avec l’appui technique de ULB Cooperation et le Monde selon les Femmes financé par le Ministère de la Cooperation Belge, ce projet a été d’une importance capitale dans l’élimination de toutes les formes de discriminations qui affectent les femmes en RDC.
N’ayant touché que quelques communes seulement, le besoin reste présent, une grande partie de la communauté n’est pas impactée, un plaidoyer de continuité a été formulé par plusieurs participants a cette activité pour la poursuite de ce projet en vue de limiter, voire stopper la progression des masculinités toxiques.

Pour clore, un cadeau surprise a été remis à la désormais ancienne Directrice Exécutive de Si Jeunesse Savait, Madame Agathe Ngomba pour sa participation active et son engagement dans la réussite de ce projet dans la ville province de Kinshasa.

Au sortir de la salle, les participants ont signé la charte d’engagement pour promouvoir les formes positives de la masculinité, bannir toutes les sortes de violences basées sur le genre et les masculinités toxiques, une lutte qui ne s’éteindra plus jamais.