Kinshasa, 03 décembre 2025, Soixante-sept organisations de la société civile congolaise tirent la sonnette d’alarme : sans un véritable dialogue intercongolais inclusif, les récents accords annoncés à Washington et à Doha ne mèneront pas à une paix durable en République démocratique du Congo.
Alors que les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’apprêtent à entériner un accord de paix et un cadre d’intégration économique régionale sous la supervision de Donald Trump, ces organisations estiment que les causes profondes des conflits demeurent non traitées. Elles rappellent que les populations affectées, l’opposition non armée, les groupes armés exclus et la société civile doivent impérativement être associés au processus.
Les signataires soulignent que les cessez-le-feu précédents n’ont pas amélioré la situation sécuritaire. Des violences continuent d’embraser plusieurs zones, notamment Kamanyola, Mwenga et les environs d’Uvira, évoquant une escalade inquiétante. Réduire la crise à trois acteurs RDC, Rwanda et AFC/M23 écarte selon eux des éléments majeurs du conflit, ce qui rend les démarches actuelles insuffisantes.
La société civile appelle la communauté internationale à imposer le respect strict du cessez-le-feu, à l’étendre aux autres groupes armés ainsi qu’aux troupes étrangères, et à garantir l’application intégrale de la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Cela inclut notamment le retrait inconditionnel des troupes rwandaises et la fin du soutien étranger aux groupes armés.
Les organisations pressent également les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine et d’autres partenaires d’exiger la convocation urgente d’un dialogue national réellement inclusif, dans l’esprit du Pacte social porté par les églises catholique et protestante. Ce dialogue devrait aboutir à des mesures contraignantes permettant la réunification du pays, la restauration de l’autorité de l’État, le désarmement des groupes armés, des réformes structurelles et la préparation des prochaines élections générales.
Face à l’occupation persistante de larges portions de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par des forces étrangères et des administrations parallèles, les signataires préviennent : retarder ce dialogue revient à consacrer une partition de fait de la RDC.
Déclaration faite à Kinshasa le 3 décembre 2025, avec la liste complète des 67 organisations signataires en annexe.
Keyla