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RDC : « Dans un pays où la justice est décrite par ses propres dirigeants comme « malade », relancer la question de la peine de mort soulève des inquiétudes profondes », Jeef Pambi

RDC : « Dans un pays où la justice est décrite par ses propres dirigeants comme « malade », relancer la question de la peine de mort soulève des inquiétudes profondes », Jeef Pambi

Dans une interview accordée au Changement7.Net, le week-end dernier, Jeef Pambi, acteur influent de la société civile et Administrateur Principal du mouvement citoyen Alerte-RDC, a donné son point de vue sur la question qui divise l’opinion, celle de la révision ou du changement de la constitution en République démocratique du Congo.

Selon Jeef Pambi, dans un pays où la justice est décrite par ses propres dirigeants comme « malade« , relancer la question de la peine de mort soulève des inquiétudes profondes.

Ensuite, il souligne que même le ministre de la Justice, gardien du temple judiciaire, reconnaît ce constat alarmant.

Pourtant, malgré ce dysfonctionnement avoué, le moratoire sur la peine de mort a été levé, et un grand nombre de citoyens sont désormais sous la menace imminente de l’exécution. Parmi eux, certains pourraient être victimes d’erreurs judiciaires irréparables, des erreurs inévitables dans un système que ses propres responsables déclarent malade.

Une décision irréversible aux implications graves

« La vie humaine est sacrée, un principe fondamental inscrit dans la Constitution de notre République. Pourtant, dans le contexte actuel, la réactivation de la peine de mort suscite des interrogations : pouvons-nous réellement garantir que chaque condamnation repose sur une enquête juste et impartiale ?

En condamnant des individus à la peine capitale, il est crucial de se demander si toutes les fautes commises sont jugées avec la même rigueur. Les meurtriers violents, certes, mais qu’en est-il de ceux qui, à travers des détournements de fonds, privent des millions de Congolais d’eau, d’électricité, de soins et d’éducation ? Ceux-là ne méritent-ils pas la même sévérité ? », s’interroge Jeef Pambi.

Les « kulunas en cravate » : des criminels sans pitié

Le détournement de fonds publics, la corruption et l’enrichissement illicite ont des conséquences directes sur la vie des Congolais. Ces crimes, bien que moins visibles que des actes de violence dans la rue, causent une souffrance collective immense. À cause de ces pratiques, des guerres perdurent à l’Est, des écoles s’effondrent, et l’accès aux services de base devient un luxe inaccessible.

Face à ce tableau, une question s’impose : les « kulunas en cravate », ces criminels en col blanc qui sévissent dans nos institutions, ne sont-ils pas plus dangereux que ceux qui brandissent machettes et armes dans nos rues ?

Une justice à deux vitesses

La question est brûlante : si la peine de mort doit être appliquée, ne devrait-elle pas également frapper ceux qui volent l’avenir du peuple congolais ? Peut-on se permettre de juger sévèrement les uns tout en fermant les yeux sur les autres ?

Alors que le débat sur la peine capitale divise, une réflexion s’impose : la justice de notre pays, malade et imparfaite, peut-elle se permettre de prendre des décisions irréversibles ? Avant d’exécuter, ne faut-il pas d’abord réparer ce qui est cassé dans notre système judiciaire ?

La République démocratique du Congo peut-elle réellement avancer en condamnant à mort certains de ses citoyens sans examiner les causes profondes de son malaise ?

M.L/Changement7.Net

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