
Kinshasa, 5 mai 2025 – La République Démocratique du Congo fait face à une situation sanitaire particulièrement complexe marquée par la résurgence simultanée de plusieurs épidémies, des inondations meurtrières, et une pression humanitaire croissante.
Mpox : la vigilance reste de mise
Alors que le Mpox poursuit sa progression, 163 cas confirmés ont été enregistrés durant la semaine épidémiologique 17, avec un taux de positivité de près de 39 %. Kinshasa est l’épicentre actuel avec 102 malades hospitalisés, dont plusieurs cas sévères et critiques, notamment à Kinkole, au centre Vijana et à la Clinique Kinoise. La tranche d’âge la plus touchée reste celle des 5 à 24 ans, avec une prédominance masculine.
Sur le front de la vaccination, les autorités annoncent la réception de 200 000 nouvelles doses du partenariat GAVI, alors que la vaccination ciblée continue dans les zones dites « hotspots », notamment dans le Haut-Uélé.
Inondations : retour progressif mais risques sanitaires élevés
À Kinshasa, les inondations ont entraîné le déplacement massif de populations. Deux cas confirmés de Mpox, un cas suspect et quatre cas suspects de rougeole ont été signalés dans les sites de sinistrés, notamment à Bandalungwa et Tata Raphaël. Un cas de co-infection VIH-TB a également été détecté. Si 145 sinistrés ont pu regagner leurs communautés, la coordination des données sur la crise reste encore faible.
Anthrax : une alerte venue des animaux
Une alerte à l’anthrax (charbon bactérien) a été déclenchée suite au décès suspect de chèvres dans le Parc des Virunga, au bord du lac Édouard. Un cas humain a été confirmé, parmi 18 cas suspects répartis dans quatre zones de santé. Les autorités sanitaires ont renforcé la surveillance épidémiologique dans les provinces de l’Est.
Est du pays : entre maladies et conflits
Au Nord-Kivu, l’insécurité se double de défis sanitaires : choléra, rougeole, anthrax et afflux de blessés compliquent l’action humanitaire. Au Sud-Kivu, la rougeole progresse et 13 % de la capacité d’accueil sanitaire est hors service, avec la fermeture temporaire de quatre centres de traitement du Mpox.
Malgré ce contexte tendu, le laboratoire provincial de Tanganyika est désormais pleinement opérationnel, apportant un soutien crucial au diagnostic des maladies émergentes.
Rédaction