
Kinshasa, 26 avril 2025 — Dans une lettre ouverte empreinte d’émotion et de grandeur, Peter Komondua a lancé un appel solennel au Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi : offrir des funérailles nationales et rapatrier la dépouille du Professeur Valentin Yves Mudimbe, éminent philosophe, écrivain et penseur congolais récemment disparu.

Plus qu’un hommage, il s’agit d’une revendication de mémoire collective. Komondua rappelle avec puissance que Mudimbe, exilé par les vents contrariés de l’histoire, a porté haut le nom du Congo sur la scène mondiale par la force de sa pensée et la splendeur de ses écrits. « Que faisons-nous de nos géants ? Les enterrons-nous deux fois ? », interroge-t-il, dénonçant l’oubli qui menace les figures intellectuelles du pays.

À travers des œuvres majeures telles que L’Odeur du père ou L’Invention de l’Afrique, Mudimbe a bâti un empire d’idées, prouvant que le Congo ne se résume pas à ses exploits sportifs et artistiques, mais rayonne aussi par ses batailles intellectuelles. Refuser à Mudimbe l’hommage national serait, pour Komondua, un aveu de démission culturelle.
« Athènes pleurait ses penseurs autant que ses guerriers. Le Congo peut-il faire moins ? » écrit-il encore, invitant le Président à inscrire dans l’histoire nationale un geste fort : celui de rapatrier et de célébrer un géant qui, jusqu’à son dernier souffle, n’a cessé d’interroger, d’éclairer et de faire vibrer les consciences.
À l’heure où la Nation cherche à se reconstruire sur les bases de l’unité et de la réconciliation, répondre à cet appel serait un symbole éclatant de la valeur que le Congo accorde à ses bâtisseurs d’esprit.
Rédaction