
Depuis plus de deux décennies, la République Démocratique du Congo s’est engagée dans un vaste chantier de réforme du secteur de la sécurité et de la justice. L’un des objectifs majeurs de ce processus est de rapprocher les services de sécurité de la population, en les rendant plus humains, républicains et participatifs.
C’est dans ce cadre que le Décret n°13/041 du 21 octobre 2013 a été adopté, portant création, organisation et fonctionnement des Conseils Locaux de Sécurité de Proximité (CLSP). Ces structures visent à instaurer un cadre de dialogue entre les services de sécurité, notamment la Police Nationale Congolaise (PNC), et la société civile, autour des enjeux sécuritaires propres à chaque entité territoriale décentralisée.
Si ce mécanisme a été lancé dans quatre provinces – Kinshasa, Kasaï-Central, Kongo-Central et Lualaba – sa mise en œuvre reste partielle, particulièrement dans la ville-province de Kinshasa. L’une des principales failles relevées réside dans l’absence d’un fonds dédié au fonctionnement des CLSP, notamment pour le financement des Plans Locaux de Sécurité (PLS). Cette carence entrave le bon fonctionnement des cadres de concertation et ralentit considérablement la réforme de la PNC.
Pour pallier ce blocage, l’organisation CEHAJ 1325, avec l’appui de Cordaid RDC et en collaboration avec le Comité de Suivi de la Réforme de la Police (CSRP), a initié un plaidoyer auprès des autorités provinciales. En concertation avec d’autres organisations de la société civile, des regroupements de femmes, de jeunes, des ministères provinciaux concernés (Intérieur, Budget, Finances), ainsi que les responsables des entités territoriales, un avant-projet d’arrêté provincial instituant un fonds du Conseil Local de Sécurité de Proximité a été élaboré.
Dans le cadre de ce plaidoyer, une rencontre stratégique a eu lieu le jeudi 3 avril 2025 entre l’équipe de CEHAJ 1325, les experts du CSRP et le Ministre provincial de l’Intérieur de Kinshasa. À l’issue de cet échange constructif, le ministre a exprimé sa satisfaction et instruit la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’analyser le projet d’arrêté.
Dans la continuité de cette démarche, le conseiller juridique du ministre a convié l’équipe de plaidoyer à une séance de travail prévue ce mercredi 9 avril à 15h00, afin de discuter du contenu du texte et d’établir clairement le processus législatif et administratif que devra suivre la proposition avant sa signature par le Gouverneur de la ville.
Cette avancée marque un tournant important pour la consolidation de la sécurité de proximité à Kinshasa. Si l’arrêté venait à être signé et appliqué, il permettrait de doter les CLSP des moyens nécessaires à leur fonctionnement et renforcerait l’ancrage de la réforme sécuritaire dans la capitale.
Rédaction